Villa 3
Yves Drillet - mai 2017
76 pages noir et blanc - 21x27 cm
imprimé sur papier cyclus, 115 et 350gr
tirage de tête à 30 exemplaires avec un print signé 24x30 cm
Un homme regarde tendrement son chien, il le porte dans les bras, neuf jeunes filles sur le balcon de leur appartement, et là trois potes qui dégustent leurs glaces sur la dalle ensoleillée de Kennedy, cet immeuble prend si bien la lumière, je le vois les soirs où je rentre du labo, un couple s’enlace fièrement, deux sœurs tendent un même profil avec d’infinies variations, deux camarades palpent le bitume abîmé, vestige du feu d’une barricade datée de l’an passé pendant l’occupation de la Maison du Peuple, deux amis dansent joyeusement à un coin de rue désert, une barman fume une cigarette à l’entrée du bistrot et offre un regard malgré la pression des autres regards, un jeune en survêtement, Air-max aux pieds, assis tranquillement à l’entrée du Triangle, une femme à sa fenêtre, une promenade avec une personnalité pas comme les autres le long de la Rocade, des saynètes mimées pour l’appareil par trois jeunes qui prennent la lumière dans le parc du Berry.
Chaque photographie, comme une rencontre, un temps pour chercher l’autre, sa lumière, son étincelle tout en respectant les zones d’ombres, j’ai juste ce temps, le reste je ne sais pas. Chaque image comme autant d’histoires, lieux, traces, détails, regards, sentiments sur la vie de ma ville. Il fallait les faire ces portraits, le banal ça effraie ou ça endort, pourtant c’est de là que sort la plus belle des élégances. C’est là que se cache le sens.
